L’importance de ma génération

Marie-Ève Chartrand, la présidente sortante de la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO), notre membre du mois, nous explique le rôle que sa génération aura à jouer pour la survie de la langue française en Ontario.

La présence française en Ontario célèbre ses 400 ans en 2015. L’arrivée de Samuel de Champlain et d’Étienne Brûlé en Huronie est le commencement de ce qui est maintenant appelé la communauté franco-ontarienne. L’importance de protéger cet héritage linguistique est depuis toujours un enjeu primordial pour ma collectivité. Plus qu’une langue, le français est depuis toujours pour les canadiens-français, un symbole d’appartenance, de luttes, mais surtout de pérennité. Dès leurs débuts en Nouvelle-France, les francophones ont établi un esprit de persévérance en ce qui a trait à la préservation de nos droits. Menant des luttes constantes face à l’autorité pour posséder une égalité avec la majorité anglophone, la communauté franco-ontarienne est devenue experte en matière de mobilisations, de ralliements et de débats pour pouvoir sauvegarder la francophonie ontarienne. Le Règlement XVII, la crise pour les écoles secondaires de langues françaises (entres autres à Penetanguishene et à Sturgeon Falls), la lutte pour les collèges en français et l’Hôpital Monfort ne sont que d’infimes exemples de batailles du XXI siècle afin que la minorité francophone en Ontario accède à plus de droits et préserve ses origines.

Ma génération, comparativement à celles qui nous précèdent, ne vivra pas les grandes luttes qui ont marqué l’histoire franco-ontarienne. Bien que ces exploits en matière de persévérance et de détermination ont façonné l’héritage franco-ontarien, ma génération n’est pas exclue de luttes, et est tout aussi importante pour l’avenir de la francophonie. Pensons, entres autres, à la demande officielle pour une Université franco-ontarienne et à la nécessité que la ville d’Ottawa devienne bilingue. Ces enjeux façonneront le paysage linguistique en Ontario et seront nécessaires à la pérennité et à la protection de notre langue. Bien que nous vivions avec les acquis des générations antérieures, les jeunes sont tout aussi impliqués dans la protection de notre héritage.  Nous avons une voix importante et qui est nécessaire de faire entendre. Car qui le fera dans quelques années si les jeunes ne sont pas impliqués dès aujourd’hui ? Qui pourra continuer à préserver nos acquis ? Ma génération est certainement une force d’aujourd’hui et il est important de le comprendre. Car croire en la jeunesse est d’assurer un français fort pour les 400 autres années à venir.

 

Marie-Ève Chartrand

Présidente sortante de la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (mai, 2015)

 

 

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